La maîtresse d'école - Maxime Le Forestier

A l'école où nous avons appris l’A B C\nLa maîtresse avait des méthodes avancées\nComme il fut doux le temps, bien éphémère, hélas\nOù cette bonne fée régna sur notre classe\nRégna sur notre classe\nAvant elle, nous étions tous des paresseux\nDes lève-nez, des cancres, des crétins crasseux\nEn travaillant exclusivement que pour nous\nLes marchands de bonnets d'âne étaient sur les genoux\nÉtaient sur les genoux\nLa maîtresse avait des méthodes avancées\nAu premier de la classe elle promit un baiser\nUn baiser pour de bon, un baiser libertin\nUn baiser sur la bouche, enfin bref, un patin\nEnfin bref, un patin\nAux pupitres alors, quelque chose changea\nL'école buissonnière eut plus jamais un chat\nEt les pauvres marchands de bonnets d'âne, crac\nConnurent tout à coup la faillite, le krach\nLa faillite, le krach\nLorsque le proviseur, à la fin de l’année\nNous lut les résultats, il fut bien étonné\nLa maîtresse, elle, rougit comme un coquelicot\nCar nous étions tous prix d’excellence ex-æquo\nD’excellence ex-æquo\nA la recréation, la bonne fée se mit\nEn devoir de tenir ce qu’elle avait promis\nEt comme elle embrassa quarante lauréats\nJusqu'à une heure indue la séance dura\nLa séance dura\nCe système bien sûr ne fut jamais admis\nPar l’imbécile alors recteur d’académie\nDe l'école, en dépit de son beau palmarès\nOn chassa pour toujours notre chère maîtresse\nNotre chère maîtresse\nLa cancre fit alors sa réapparition\nLe fort en thème est redevenu l’exception\nA la fin de l’année suivante, quel fiasco\nNous étions tous derniers de la classe ex-æquo\nDe la classe ex-æquo\nA l'école où nous avons appris l’A B C\nLa maîtresse avait des méthodes avancées\nComme il fut doux le temps bien éphémère, hélas\nOù cette bonne fée régna sur notre classe\nRégna sur notre classe