La pendule - Vii

Tu voulais de l’amour, cette fois c’est loupé

Les bouquets sur ta tombe ont perdu leur senteur

Elles ont pris ton corps ou détraqué nos coeurs

La vie dans des cartons, des souvenirs de toi

Poto j’ai ta gueule prise au photomaton

On nettoie le canon qui a mis fin à tes jours

On se tatoue des larmes sur le coin de nos joues

On s’arme de patience, on attend des signes

Ton visage on dessine pour combler ton absence

On avance dans le noir sans les chiens pour guider

T’as choisi ton histoire, t’as voulu nous quitter

Un nouveau départ, une éternité

L’identité d’un homme, un gosse qui se répare

She says this life ain’t worth livin'

Cute little girl from next door

Night after night she gets beaten

By her drunken daddy that just got home

On s’accroche à l’attache, on voudrait du bonheur

Tu me parlais d’honneur mais tu pars comme un lâche

Alors sache que je vis malgré tout

Que j’oublie ta musique qui me fâche et m'étouffe

Je ne renie pas tout, tes disques m’entourent

Dans l’espoir d’un retour, je te voyais partout

Certains t’ont connu, certains se la racontent

Ça fait bien quelques mois que je ne vois plus ta tombe

Je tolère les prières, pas celles en public

Celles de taxi driver ou de Stanley Kubrick

Ils refont ton histoire, moi je refais ma vie

Cette année c’est sans toi que les beaux jours arrivent

J’ai terminé mon deuil, je me sens plus balaise

Quand je revois ta gueule, nos embrouilles, ce malaise

Ecouter tes rimes ça n’est pas si facile

J’ai rangé ma déprime au fond de la pharmacie

Peu à peu ton épouse ressort la tête de l’eau

Mais toujours dans sa voix, il y a ce trémolo

Toi t'étais palo, jamais très bavard

Tu noyais ton cafard dans de la menthe a l’eau

Les jaloux, les salops, les ragots qu’ils racontent

Moi je les affronte tous ces rats de salon

L’adieu des copains pour la paix de ton âme

Ceux pour qui t'étais Yann, pas qu’un chiffre romain

Le rasoir dans l'évier, t’as plus rien dans les veines

Embrasse mon arme, elle te dira je t’aime

Un fusil dans la bouche, t’as besoin d’oxygène

Chercher du repos dans un troupeau de hyènes

Tu voulais de l’amour, cette fois c’est loupé

Décapité l’espoir, t’as le diable au souper

Des soupirs de pendu, des lavages d’estomac

Des années de chomages à combattre des pendules