Doux sauvage - Robert Charlebois

Il est déjà loin de moi le temps des rivages\nOù je courais nu comme un doux sauvage\nIl elle est déjà loin de moi la louve des dunes\nQui me volait mes lunes\nLa ville m’a acheté le jour et me gâche\nAu prix de mes souvenirs sauvages\nEt dans ma soie de kermesse\nJe pense au sous-bois\nQui me voyait les fesses\nSans se demander pourquoi\nJ'étais plus doux que sauvage\nEt j’avoue que j’ai cru au mirage\nJe deviens plus fou que sage\nEt je m’ennuie des loups dans ma cage\nMes pieds creusent le bois doux verni\nQui va pourrir avec le sauvage\nQui se berce en écoutant sa vie\nQui perce comme un cri doux sauvage\nTrop doux sauvage\nIl est déjà loin de moi le temps des herbages\nQui fouettait mes chevilles\nDe doux sauvage\nQuand la chasse à grands oiseaux\nLa crique aux quenouilles\nMe ramenait bredouille\nLa ville a tout avalé, mon lac et ma plage\nGrignotée mes souvenirs\nDoux sauvage\nEt pendant que je brigande\nJ’entend mes rivières chanter qu’elles m’attendent\nTout au fond de ma bière\nJ'étais plus doux que sauvage\nEt j’avoue que j’ai cru au mirage\nJe deviens plus fou que sage\nEt je m’ennuie des loups dans ma cage\nMes pieds creusent le bois doux verni\nQui va pourrir avec le sauvage\nQui se berce en écoutant sa vie\nQui perce comme un cri doux sauvage\nTrop doux sauvage